En automne, les niveaux d’eau sont bas et les cycles de reproduction des espèces qu’accueillent les marais sont achevés : c’est la période adaptée pour les chantiers sur ces milieux fragiles.

Le Syndicat des lacs Médocains SIAEBVELG est en charge de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant qui s’étend d’Hourtin au Nord, jusqu’au bassin d’Arcachon au Sud. Aidé de ses partenaires scientifiques, techniques et financiers, il coordonne depuis 2015 avec les communes et les associations communales de chasse et de pêche, les travaux et suivis liés à la préservation des rives des lacs et des zones humides.

Pour rappel, l’ensemble des rives des lacs fait partie d’un site Natura 2000 qui a été classé du fait de la présence d’un certain nombre d’habitats naturels et d’espèces (animales et végétales) dites « d’intérêt communautaire », c’est-à-dire vis-à-vis desquels le territoire des lacs médocains a une responsabilité quant à leur conservation à une échelle européenne.

C’est pour conserver ces espèces que l’on pratique des mesures de suivi et de gestion. Comme il s’agit bien souvent d’espèces associées aux milieux ouverts (oiseaux limicoles, insectes et plantes de zones humides) qui avaient beaucoup décliné en rive des lacs suite à l’abandon du pastoralisme et la plantation des pins, les travaux ont consisté à partir de 2012 à la réouverture des marais : la coupe des ligneux (pins, saules, bourdaines etc.) au profit d’herbacés (roseaux, bruyères, graminées etc.).

Aujourd’hui, dans la continuité de ces travaux de réouverture, un entretien à fréquence pluriannuelle est pratiqué sur les sites. En effet, la reprise de la végétation ligneuse est faible si les marais sont bien inondés mais peut reprendre lorsque les marais restent secs de manière prolongée comme c’est le cas cette année qui s’illustre par un hiver 2021/2022 très sec. C’est un constat global sur le bassin versant, l’hiver peu pluvieux n’a pas permis la recharge des nappes et les niveaux d’eau sont particulièrement bas sur les lacs, les marais et le canal des étangs cet automne, malgré la fermeture prolongée des écluses limitant les pertes d’eau vers l’aval.

Cette année sur les rives de Lacanau, l’entretien de la végétation a débuté pour le compte de l’ACCA de Lacanau soutenu par la Fédération départementale des chasseurs (33) fin septembre.

Le chantier a été réalisé par une entreprise spécialisée (sarl Roudier) équipée d’un chenillard bien adapté à la faible portance des sols en marais et particulièrement sur ce secteur des Baïnasses qui n’avait pas été accessible depuis plusieurs années.

Sur les autres secteurs, les travaux réalisés en régie communale vont bientôt commencer.
D’ici la fin du mois, à cet entretien mécanique, s’ajoutera un autre mode de gestion plus doux : l’écopastoralisme. En ayant recours à des animaux, en l’occurrence un troupeau de brebis de race landaise et de chèvres pyrénéennes guidé par un berger employé par le Conservatoire des Races d’Aquitaine et financé via un contrat Natura 2000, le pâturage itinérant permettra d’entretenir la végétation des landes humides de bordure de lac qui sont soumises à un embroussaillement et boisement progressif sur les zones les moins profondes et rarement inondées.

En maintenant, de cette manière, plusieurs acteurs impliqués dans la gestion et par différentes méthodes, on assure la pérennité de la préservation des beaux marais médocains.

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